« Bouge et vous » est notre slogan : professionnalisme, convivialité, approche multidisciplinaire sont les maîtres-mots de notre service. 

Parfaitement intégrée dans le service de cardiologie, la revalidation cardiaque a été mise en place à la Clinique Saint-Luc de Bouge en 2000, sous forme mono-disciplinaire. Depuis 2007, grâce à la reconnaissance de convention INAMI, le Centre de Revalidation Cardiaque de Namur a vu le jour dans sa forme conventionnée multidisciplinaire actuelle. 

La revalidation cardiaque fait partie intégrante des programmes de soins cardiologiques et est indispensable à la bonne prise en charge de nos patients et patientes. Son bénéfice sur la morbidité et la mortalité totale et cardiovasculaire n’est plus à démontrer.
Elle est placée par les sociétés européennes et américaines de cardiologie en recommandation thérapeutique de classe Ia, pour toutes les catégories de patients que nous suivons. 

Notre équipe

Notre centre de revalidation cardiaque comporte une équipe multidisciplinaire : 

  • Cardiologues revalidateurs : Christophe Laruelle et Nada Lakiss 
  • Kinésithérapeutes : Valérie De Wael, Thibaut Titeca, Cindy Depasse, Camille Lysy et Pierre Thonon 
  • Psychologues-tabacologues : Marielle Janssens et Emilie Hosselet 
  • Dietéticiennes  : Angélique Delmelle et Céline Lievens 
  • Infirmière sociale : Fabienne Gérard 

Depuis ses débuts, le service de revalidation cardiaque s’investit dans l’organisation de la semaine du cœur et la journée de insuffisance cardiaque (3ème semaine du mois de septembre) initiée par la ligue cardiologique belge pour sensibiliser la population à la prise en charge des maladies cardio-vasculaires.
Le service a toujours suivi de près les activités et les recommandations des sociétés belges et européennes de cardiologie, il est  toujours impliqué dans ces instances ainsi qu’auprès de l’INAMI et la Fédération de Centres de Revalidation Belges. 

L’équipe participe depuis ces débuts à des formations continues, des congrès, des travaux scientifiques et des publications.
Nous assurons en permanence la formation de stagiaires et assistants en provenance de plusieurs hautes écoles et universités de la Communauté Wallonie Bruxelles.
A maintes reprises, nous avons accueilli des visiteurs belges ou étrangers intéressés par notre pratique et programme de soins. 

La prise en charge du patient

La prise en charge du patient cardiaque débute en phase 1, dès le début de son hospitalisation, par l’ensemble de l’équipe multidisciplinaire. 

Les critères d’inclusion des patients rentrant dans la convention cardiaque sont la décompensation cardiaque, l’angioplastie coronaire, les syndromes coronariens aigus, la chirurgie cardiaque et l’ablation de FA. 

Une demande de remboursement introduite auprès de son organisme assureur, dans les 30 jours suivant l’admission. 

Les patients conventionnés bénéficient ensuite de 45 séances multidisciplinaires dans le centre conventionné de leur choix en Belgique (… centres), à prester de manière ambulatoire après leur sortie d’hospitalisation.  Lors de ces séances de phase 2, le/la patient(e) suit un programme de ré-entrainement à l’effort personnalisé qui comprend de l’endurance (vélo, tapis roulant, rameur, elliptique) et du renforcement musculaire. 

Toute l’équipe assure, lors des séances (habituellement deux par semaine), le suivi du patient pour permettre de contrôler les différents facteurs de risque cardiovasculaire (FRCV). 

  • Les cardiologues revalidateurs passent à chaque séance pour répondre aux questions et orienter les patients.  Ils organisent quatre demi-jours de consultation pluridisciplinaire qui se termine par une réunion d’équipe.  De plus, ils coordonnent les activités du service. 
  • La diététicienne assure plusieurs consultations afin de répondre individuellement à leurs problèmes de surcharge pondérale, de diabète, de cholestérol ou d’insuffisance cardiaque. Elle leur prodigue quelques conseils comme améliorer la qualité des graisses, diminuer les quantités, les grignotages, varier les modes de cuisson, respecter la pyramide alimentaire, ménager le sel, le sucre ajouté, manger 5 portions de fruits et légumes par jour, éviter les plats préparés… La diététicienne aide ses patients à atteindre leurs objectifs en leur remettant des listes de produits recommandés, en leur fournissant des recettes adaptées…
  • La psychologue  propose d’abord un entretien pour bien expliquer son rôle car souvent le patient est sur la défensive face à cette discipline.
    Le stress chronique étant un facteur de risque indépendant de la maladie cardiaque, il est essentiel de le prendre en charge sachant qu’une personne sur trois passe en état de stress, d’anxiété, voire de dépression péri/post-hospitalisation.  Le stress qui, dans ce cas, est dû à la maladie peut être aussi familial, financier, sentimental ou professionnel. 
  • La psychologue propose régulièrement, lors de sa prise en charge, de poursuivre des cours de relaxation ou de gestion de stress en plus des consultations individuelles. 
  • La tabacologue encadre l’abandon de tabagisme notamment au sevrage à la nicotine (par Patch, Champix…) mais également à la prise en charge de la dépendance comportementale (je fume juste après avoir mangé, par exemple) et physique (associer fumer et détente). 
  • L’assistante sociale planifie le retour à la maison (transport pour le retour, aide-ménagère, infirmière et aide familiale à domicile, télévigilance…) ou vers une autre structure (home, centre de revalidation, …).  Elle organise l’appel de bénévoles pour permettre aux patients de venir faire leurs exercices à Bouge.  Et enfin, elle apporte une aide administrative aux patients (remplissage papiers, …). 

L’équipe kiné peut également prendre en soin des patients en prévention primaire envoyé par leur médecin traitant ou cardiologue.   

Le but de la revalidation cardiaque est conforme à la définition de l’O.M.S. : « La réadaptation/revalidation cardiaque est l’ensemble des activités nécessaires à assurer aux patients victimes de problèmes cardiaques une condition physique, mentale et sociale optimale, leur permettant d’occuper par leurs propres moyens une place aussi normale que possible dans la vie sociale ». 

En pratique :
– En phase 1 : tous les patients sont vus par l’équipe pluridisciplinaire durant son hospitalisation.  Le patient évoluera dans ses exercices du lit à la salle de revalidation.
– En phase 2 : la revalidation en ambulatoire est proposée deux fois par semaine.  Rdv par téléphone au 081/20,94,66 ou directement avant la sortie de l’hospitalisation. Sept possibilités par jour : 8h00, 9h15, 10h30, 11h45, 13h30, 15h00, 16h30 et , du lundi au vendredi.  Le patient aura, durant les six premières semaines, un rendez-vous multidisciplinaire comprenant un test à l’effort par cyclo-ergospirométrie, une consultation auprès de la diététicienne, la psychologue et la tabacologue.
– La phase 3 est l’aboutissement de notre travail avec la continuité de la prise en charge personnelle du patient.  Il leur est proposé, en plus de continuer à prendre en charge leurs facteurs de risque comme cités ci-dessus, de poursuivre une activité physique d’entretien.  La clinique et le Coronary Club de (CCN) propose aux patients cardiaques de faire de la gym, de l’aquagym et/ou du fitness dans notre salle de revalidations cardiaque (route 31).
Des vestiaires avec casiers (mais sans douche) sont à disposition.  Les patients doivent se présenter en tenue sportive et avec une bouteille d’eau.  Le patient conventionné peut avoir 45 séances au prix de 3,45 euros par journée, en rencontrant deux membres de l’équipe pluridisciplinaire. 
Groupes de patients à risques sous représentés en revalidation cardiaque… Un vrai défi !

Dans nos recherches cliniques mais également dans notre pratique quotidienne, nous nous sommes à plusieurs reprises intéressés à des groupes de patients faiblement représentés en revalidation cardiaque et à risque d’abandon précoce (« drop-out »). 

Les patients âgés ont de réelles difficultés à adhérer au programme de revalidation de par leur co-morbidité, leur mobilité réduite et leur dépendance. Pourtant, nous avons démontré que le bénéfice du programme leur est grandement bénéfique, et même de manière plus prononcée qu’au groupe contrôle de jeunes patients, auxquels ils sont comparés dans notre étude (Europrevent, Leuven, 2009). 

Les femmes, qui sont particulièrement exposées aux maladies cérébro-cardio-vasculaires, éprouvent également des difficultés compréhensibles pour adhérer au programme. Comme, nous l’avons montré lors de la semaine du coeur 2017, un effort considérable doit être mis en place pour les inclure dans nos programmes de soins (Semaine du Cœur 2017). 

Elles sont plus exposées et plus sensibles au facteurs de risque cardiovasculaire que les hommes, leur symptomatologie est souvent frustre rendant le diagnostic difficile et tardif, leur prise en charge en cardiologie interventionnelle et chirurgie cardiaque est plus complexe et leur participation en revalidation cardiaque est faible. 

Les patients associant une FA nécessitant une ablation et présentant un Syndrome Métabolique bénéficient de manière très significative, en particulier au niveau de leur évolution rythmologique, d’un programme de revalidation cardiaque, comme le démontre la revue de littérature que nous avons publié récemment (Acta Cardiologica 2019). 

Les patients « insuffisant cardiaque »  tire probablement le plus de bénéfice du programme de ré-entrainement à l’effort.
Il s’agit d’une pierre angulaire de leur traitement, son impact sur leur qualité de vie et leur pronostic est important. La Société européenne de cardiologie a mis la revalidation cardiaque en classe Ia, d’EBM. 

En collaboration avec notre Clinique de l’Insuffisance Cardiaque, les patients sont stimulés à participer au programme.
Ils peuvent éprouver des difficultés à adhérer pour de multiples raisons, pour les patients HfrEF eu égard à la sévérité de leur pathologie, pour les patients HfpEF leu égard à leurs nombreuses co-morbidités. 

Nos données sont utilisées dans les discussions actuelles avec l’INAMI (groupe de travail BWGSPR mars 2019) pour prolonger le nombre de séances à prescrire à ce groupe de patients particulièrement fragiles, pour passer de 45 à 60 séances par an, voire proposer un code F de pathologie chronique. 

D’autres groupes font, bien évidemment, l’objet de notre attention dans ce sens comme les patients isolés socialement, les patients ayant des assuétudes, etc.. 

 

 

 

 

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