Le 26 novembre dernier, l’équipe de la Liaison Interne Gériatrique (LIG) de la Clinique Saint-Luc de Bouge a fêté ses dix années d’existence.
L’occasion de mettre en valeur l’accompagnement de la personne gériatrique dans notre institution…

 

Petit rappel : quelques mots sur le Programme de Soins Gériatriques (PSG).
Dans le cadre de l’agrément des services hospitaliers, la clinique a mis en place le Programme de Soins Gériatriques (PSG). Ce programme a pour objectif d’améliorer les soins aux personnes âgées. Ce programme est composé du service de gériatrie, de la consultation de gériatrie, de la liaison interne, de la liaison externe et de l’hôpital de jour. 

  • Le Programme de Soins Gériatriques (PSG), de par sa structure (interdisciplinarité pour une vision globale et avec le même objectif, diffusion de la culture gériatrique dans tous les services d’hospitalisation, liens avec le lieu de vie ou avec les acteurs externes à l’hôpital), est le reflet de la prise de conscience des spécificités du patient âgé fragile 
  • La Liaison Interne Gériatrique (LIG), de par sa nature de service mobile, constitue un maillon essentiel permettant de faire le lien entre les composantes du PSG et les différents services d’hospitalisation. 
« Le travail de la jeunesse fait le repos de la vieillesse » – proverbe grec antique

L’équipe de Liaison Interne gériatrique (LIG) est une équipe mobile de seconde ligne qui offre une expertise gériatrique, afin d’améliorer autant que possible l’indépendance et la qualité de vie des personnes âgées.  La LIG s’adresse à des personnes âgées d’au moins 75 ans présentant un profil gériatrique et qui ne sont pas hospitalisées dans le service de gériatrie. 

C’est en quelque sorte la Gériatrie qui se rend au chevet du patient. 

La gériatrie est une médecine globale qui tient compte de la personne dans son entièreté. Elle propose une lecture horizontale de la santé de la personne tout en balayant les aspects sociaux et environnementaux. Ainsi, nous pouvons parler d’ortho-gériatrie, d’onco-gériatrie, de psycho-gériatrie… toutes les disciplines y sont rassemblées. Cela rend la gériatrie attrayante tant la diversité de l’accompagnement y est importante. Sans oublier la personne en elle-même qui, par son vécu et son expérience, a beaucoup à nous apprendre ! 

Les équipes de liaison gériatrique ont tout leur intérêt dans les hôpitaux car il est vrai que cette diversité rend l’approche de la personne âgée fragile parfois complexe. Avec l’accroissement de l’âge de la population, il est important d’instaurer une culture de soins globale et respectueuse.

Intégration de la LIG au sein des services  

A la clinique Saint-Luc Bouge, la LIG est composée de 2 infirmières, 1 ergothérapeute, 1 logopède, 1 neurospychologue et de 2 diététiciennes. Notre équipe travaille en collaboration étroite avec les autres professionnels des unités de soins, ainsi que les kinés ou le service social, afin de favoriser les échanges et d’améliorer la prise en soins des seniors. 

Notre direction a fait le choix d’intégrer un outil de dépistage des personnes âgées fragiles (ISAR : Identification Systématique des Aînés à Risque) dans l’anamnèse systématique des infirmiers. Nous disposons d’un dossier informatisé et l’échelle ISAR doit être obligatoirement remplie lorsqu’un patient arrive dans une unité de soins. Les équipes doivent impérativement se poser la question de la fragilité du patient. Cette échelle obligatoire nous a permis d’échanger à propos des différents patients ciblés et d’établir des « priorités » dans le suivi à apporter. 

L’intégration de notre équipe au sein des différentes équipes soignantes n’a pas été un long fleuve tranquille. Il a fallu du temps pour que notre rôle et nos missions soient acceptés. Instaurer un changement dans la réflexion et dans l’approche de la personne n’est pas évident. Il nous a paru important que les soignants comprennent notre rôle. Nous avons donné plusieurs séances d’informations dans lesquelles nous présentions les membres de l’équipe et nos rôles respectifs. Nous avons également réalisé cette démarche auprès des médecins et des assistants. Nous sommes allées à leur rencontre à chaque nouvelle prise en soins pour obtenir leur accord et entamer la collaboration.  

Durant ces 10 années, nous avons la chance que notre équipe soit restée sensiblement la même. Nous avons évolué ensemble. Notre regard tourné vers le patient nous a aidé à maintenir des liens forts et une cohésion d’équipe. Nous avons sans cesse envie d’évoluer ! Grâce à notre travail, notre stabilité et nos efforts, nous sommes parvenues à faire partie intégrante des équipes de soins. 

Nous avons eu l’opportunité de former le personnel soignant des étages sur les spécificités de la personne âgée et les points d’attention à surveiller. Nous avons ainsi donner en équipe des formations sur le dépistage de la dénutrition, la dysphagie, la distinction entre démence et confusion, … Nous avons également pu intégrer le dépistage systématique de la dénutrition au sein des étages afin de prendre en charge au plus tôt le problème.

En outre, depuis quelques années, des cours de gérontologie sont donnés dans les écoles qui forment tant les médecins que les infirmiers. Ceci a permis de faire évoluer les mentalités et de diffuser la culture dite « gériatrique ». Pour preuve, à l’heure actuelle, les demandes émanent principalement d’appels téléphoniques ou d’e-mails de nos collègues mais également des assistants ! Notre travail se fait de plus en plus dans la collaboration et l’échange. Nous sommes d’ailleurs conviées aux staffs interdisciplinaires des services de neurologie et de pneumologie. 

Nos missions se sont vues également évoluer avec les bilans gériatriques pré-TAVI. Nous rencontrons alors le patient hospitalisé en vue d’un bilan pré-opératoire ou en consultation gériatrique afin d’évaluer la capacité de la personne à supporter l’intervention et à s’en remettre. Nous devons répondre à la question suivante : l’intervention va-t-elle apporter une plus-value dans la vie quotidienne de la personne concernée ? Nous évaluons donc la personne sur les plans physiques, cognitifs, sur son état nutritionnel et veillons à un bon encadrement socio-environnemental. 

Depuis peu, notre équipe est conviée à donner des séances d’information dans les hautes écoles namuroises formant des infirmier(ère)s. Nous y expliquons alors le travail réalisé au sein de la liaison gériatrique, les échelles utilisées et y abordons également les syndromes gériatriques auxquels il est important d’être attentif. 

En résumé, travailler au sein de la liaison interne gériatrique est diversifié et riche ! Collaborer avec les différents acteurs de soins nous permet de mieux comprendre le travail de l’autre et de mieux cerner leurs limites et les nôtres ! 

Articulations entre LIG et autres composantes du Programme de Soins pour le patient Gériatrique : 
  • LIG & LEG (Liaison Externe Gériatrique)

La LEG propose des rencontres entre les différents acteurs de soins gravitant autour de la personne âgée, qu’elle soit à domicile, en institution ou hospitalisée. Elles permettent d’établir une communication et de créer des outils de liaison afin d’améliorer le suivi lorsque la personne change de milieu de vie. 

Notre LIG assiste aux réunions semestrielles et y participe parfois activement. Ces réunions permettent d’aborder différentes problématiques rencontrées sur le terrain (confusion, médication…) ou d’autres sujets comme «  La nouvelle technologie au service de la personne âgée ». 

  • LIG & consultation 

La LIG assiste la gériatre quand la raison de la consultation est un bilan gériatrique pré-TAVI. La LIG peut également orienter le patient en sortie d’hospitalisation vers la consultation gériatrique ambulatoire pour assurer un suivi médical. 

  • LIG & service de Gériatrie 

La LIG ne se rend pas dans le service de Gériatrie mais donne un avis sur la nécessité d’un transfert du patient vers ce service. Nous allons dès lors rencontrer le patient avec notre gériatre afin d’évaluer si le patient nécessite des soins en unité de gériatrie. 

  • LIG et HJG (Hôpital de Jour Gériatrique)

La durée de l’hospitalisation s’écourte de plus en plus. Difficile dès lors d’émettre un avis sur l’évolution d’une confusion, l’adéquation d’un domicile, l’évaluation de l’état nutritionnel, des troubles de la déglutition et l’évolution favorable d’une limitation fonctionnelle. La LIG réfère donc certains patients à l’hôpital de jour gériatrique afin d’assurer le suivi interdisciplinaire. Cela permet une continuité du suivi  qui a été proposé aux patients hospitalisés. 

Retour à la newsletter – 12.2018

 

Partager sur :