Engourdissement d’un membre, paralysie du visage, trouble de la parole ou de la vision… Vous pensez avoir fait un accident vasculaire cérébral transitoire il y a quelques jours ? Consultez votre médecin généraliste qui pourra vous orienter vers notre consultation « SOS AIT/AVC ».

Les symptômes de l’AVC et de l’AIT sont les mêmes, mais, dans l’AIT, ils ne durent que quelques minutes à moins d’une heure. Il est cependant essentiel de les reconnaitre.

  • Une perte de force ou l’engourdissement d’un membre supérieur, d’une jambe, du visage.
  • Une déformation ou une paralysie du visage.
  • Un trouble de la parole.
  • Des difficultés à comprendre son interlocuteur.
  • Une perte soudaine d’équilibre.
  • Un mal de tête intense et inhabituel
  • Un trouble de la vision

Un consultation personnalisée

Depuis plus d’un an, le service de neurologie propose une consultation « SOS AIT/AVC ». Et bonne nouvelle : depuis le mois de janvier 2024, l’offre a été doublée. Cette consultation s’adresse aux patients qui, suite à certains symptômes suspects, pensent avoir fait un AIT ou un AVC dans les jours précédents.

En effet, si certains symptômes neurologiques nécessitent une prise en charge immédiate, d’autres symptômes transitoires ou suspects nécessitent une mise au point semi-urgente. « Lorsqu’on constate des symptômes d’AIT ou d’AVC endéans les 24 h, il faut bien sûr directement se rendre aux urgences », explique le Dr Perrine Depireux, neurologue à la Clinique Saint-Luc Bouge. « Mais, dans beaucoup de cas, les symptômes ne durent pas longtemps. Les patients pensent alors à un simple malaise et ne consultent leur généraliste que quelques jours après. C’est à eux que s’adresse cette consultation. Si le médecin traitant suspecte un AIT ou un AVC, il nous appelle et nous pouvons proposer un rendez-vous dans la semaine qui suit sa demande. »

Outre ces délais d’attente relativement courts, la consultation « SOS AIT/AVC » offre une prise en charge complète, avec un examen des carotides et une consultation chez la neurologue. Cela permet de rassurer, de faire une mise au point globale et de désengorger les urgences. « Depuis quelques années, nous avons observé que les délais d’attente étaient de plus en plus longs, ce qui entraîne une perte de temps parfois précieuse pour une prise en charge efficace des patients », précise le Dr Perrine Depireux. « Lors de cette consultation, le neurologue va déterminer si le tableau est suspect d’un AIT ou pas, et faire le tri dans les diagnostics différentiels. » Le spécialiste réalise également une échographie-doppler des carotides et adapte les traitements si nécessaire.

En fonction de l’urgence, il organise la mise au point (consultation chez le cardiologue, examens complémentaires d’imagerie…) et planifie éventuellement un nouveau rendez-vous chez la neurologue. « L’idée est vraiment de personnaliser la mise au point », explique encore le Dr Perrine Depireux. « À la fin de la consultation, le neurologue établit la conclusion avec le patient de la nécessité ou non d’une mise au point et de l’urgence ou non. Lorsque le patient sort de la clinique, tous ses rendez-vous sont pris. Son médecin généraliste reçoit quant à lui notre courrier par voie électronique via le Réseau de Santé Wallon dans les 24 heures. »

En pratique

La consultation « SOS AIT/AVC » a lieu tous les lundis matin et vendredis après-midi et seuls les généralistes peuvent prendre rendez-vous pour leurs patients.

Les facteurs de risque de L’AIT et de l’AVC

  • L’hypercholestérolémie (taux de cholestérol trop élevé) entraîne l’amas de cholestérol sur les parois des artères. Au fil du temps, ces amas durcissent et se transforment en plaques ce qui favorise la formation de caillots sanguins. Ces plaques peuvent elles-mêmes se détacher et bloquer une artère cérébrale.
  • Le diabète peut altérer les parois artérielles.
  • Le tabagisme fait rétrécir les artères ce qui augmente le risque d’obstruction.
  • Le surpoids et l’obésité. Les personnes présentant un excès de graisse au niveau de l’abdomen ont un risque plus élevé de faire un AIT.

Quelle est la différence entre un AIT ou un AVC ?

Un accident vasculaire cérébral (AVC) est une perturbation subite de la circulation sanguine dans le cerveau. L’acheminement du sang fournissant l’oxygène est interrompu soit parce qu’un vaisseau sanguin est obstrué par un caillot (AVC ischémique – 80 % des cas), soit parce qu’un vaisseau sanguin s’est rompu (AVC hémorragique – 20 % des cas). Un accident ischémique transitoire (AIT) est, comme dans le cas d’un AVC ischémique, une obstruction d’un vaisseau sanguin par un caillot, mais cette obstruction dure de manière transitoire. Les symptômes d’un AIT disparaissent après quelques minutes, ou, en tous cas, après moins d’une heure. Ils ne laissent aucune lésion visible aux examens radiologiques contrairement à l’AVC où les symptômes persistent plus d’une heure et où une lésion cérébrale est souvent constatée lors des examens radiologiques.

Un AIT n’est pas banal

Parce ce qu’il ne dure pas longtemps, l’AIT est souvent pris pour un simple malaise. Or, un AIT peut être un signe prémonitoire d’un AVC ischémique. Les patients qui ont fait un AIT ont en effet plus de risque de développer un AVC que ceux qui n’en ont pas fait. Le risque d’être victime d’un AVC est plus élevé dans les 24 à 48 h suivant un AIT.

Que retenir ?

V = Visage paralysé

I = Impossibilité de bouger un membre

T = Trouble de la parole

E = Évitez le pire et appelez le 112

Agir vite
En cas de suspicion d’AIT ou d’AVC, appelez immédiatement les secours (112). Une prise en charge rapide permet en effet de réduire la mortalité et de limiter les séquelles. Suivez les conseils du médecin urgentiste. Vous pouvez aussi vous allonger avec un oreiller sous la tête, noter l’heure à laquelle les signes d’AVC sont apparus et regrouper vos ordonnances et résultats des dernières prises de sang pour les transmettre aux équipes médicales. Ne buvez et ne mangez surtout pas et ne prenez aucun médicament.
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