L’électroporation : une nouvelle technique d’ablation de la fibrillation auriculaire plus rapide et plus ciblée à la Clinique Saint-Luc Bouge

Depuis peu, une nouvelle technique d’ablation de la FA est désormais pratiquée à la Clinique Saint-Luc Bouge. Il s’agit de l’électroporation. L’institution est ainsi la deuxième à proposer cette technique en Wallonie. Grâce à une équipe étoffée de quatre cardiologues spécialisés en électrophysiologie, elle en est déjà à quatre procédures par jour.

« Jusqu’à présent, nous avions deux techniques à notre disposition pour traiter les veines pulmonaires qui sont responsables du démarrage de la fibrillation auriculaire : la radiofréquence (une technique qui repose sur l’utilisation de la chaleur) et la cryothérapie (une technique qui repose sur l’utilisation du froid). Désormais, nous utilisons une nouvelle source d’énergie développée aux Etats-Unis, l’électroporation, qui permet, en quelques applications, de façon très brève, de sidérer les cellules des veines pulmonaires qui conduisent l’activité électrique anormale », expose le Dr Frédéric Dumont, cardiologue spécialisé en électrophysiologie à la Clinique Saint-Luc Bouge.

Modalités de la procédure

Le Dr Eléonore Dourte, l’un des autres cardiologues spécialisés en électrophysiologie qui effectue cette nouvelle procédure, nous la détaille : « Le début de la procédure est similaire à une technique traditionnelle d’ablation. On réalise une ponction veineuse au niveau fémoral droit. Puis, on monte le cathéter jusqu’à l’oreillette droite où l’on effectue une ponction trans-septale pour passer dans l’oreillette gauche.»

Ce qui change après, c’est le cathéter et l’énergie utilisés : « On a un cathéter qui a deux positions différentes : la « position basket » où il forme un genre de boule et la « position en fleur » où l’on déploie les pétales. On réalise chaque fois deux applications dans chaque position au niveau de chaque veine. Quant au cathéter, il nous permet de voir à l’écran les signaux qui s’aplatissent chaque fois que l’on ablate. Et enfin, on peut vérifier en aplatissant tout à fait le cathéter et en entrant dans la veine que les signaux ont disparu.»

Plus ciblé et plus rapide

Un premier avantage de cette nouvelle technique est la possibilité de pouvoir garder les structures adjacentes indemnes. « Cela signifie qu’il n’y a aucun effet sur les nerfs et les muscles à proximité, ou encore sur l’œsophage », commente le Dr Dumont.

Un second avantage de cette technique d’ablation est sa rapidité. « En moins d’une heure, on parvient en quelques applications à isoler les veines pulmonaires sur le plan électrique. Cela représente un gain de temps pour tout le monde, à la fois pour le patient et pour l’équipe soignante. Cela va donc nous permettre de réduire nos délais d’attente pour ce traitement, ce qui est un atout non négligeable au vu du nombre croissant de patients éligibles pour une ablation de FA en raison de l’élargissement des indications », détaille le cardiologue.

Qu’attendre de cette nouvelle procédure ?

« En aigu, la technique permet une isolation systématique des veines. Maintenant, à long terme, il arrive aussi que des patients doivent être repris », indique le Dr Dourte.

Enfin, ajoutons qu’à ce stade, cette procédure ne peut pas encore s’effectuer en hospitalisation de jour car les patients doivent rester une nuit à l’hôpital pour une surveillance au niveau du point de ponction notamment. Mais il n’est pas impossible que dans un futur plus ou moins proche, les progrès permettent de passer à une hospitalisation de jour.


Voici des photos prises lors d’une intervention d’ablation de FA par électroporation : 

  • Sur les photos 3 et 4, on aperçoit la partie orangée articulée comprenant les électrodes (parties grisâtres).
  • Sur les photos 1,2 et 7, on aperçoit, sur l’écran du dessus, cette partie orangée au sein de la veine. Sur les écrans du dessous, les ondulations plus fortes en bleu représentent les impulsions électriques pour ensuite un retour à la normale.

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