Depuis cinq ans, nous utilisons régulièrement des PICC Lines et des Mid Lines dans différents traitements à domicile comme des antibiothérapies, des chimiothérapies ou encore de la nutrition. Elles permettent au patient notamment de retrouver son cadre de vie plus rapidement et d’éviter de devoir être piqué chaque fois qu’une prise de sang est nécessaire. Le point avec le Dr Simon Lacroix, anesthésiste et médecin référent pour les abords vasculaires à la Clinique Saint-Luc Bouge.

Aujourd’hui, ces dispositifs sont monnaie courante dans notre institution : nous réalisons une centaine de PICC Lines par an et plus de 300 Mid Lines par an. Le Dr Lacroix rappelle tout d’abord les différences entre les deux dispositifs.

PICC Line ou…

« La PICC Line (Cathéter Central Inséré par voie Périphérique) est une voie centrale d’une quarantaine de centimètres insérée dans une voie périphérique, à savoir une veine du bras. Elle peut rester jusqu’à six mois en place. Elle doit être rincée une fois par semaine. Le pansement doit également être réalisé une fois par semaine », indique le Dr Lacroix.

Le patient peut faire tout ce qu’il souhaite avec la PICC Line, hormis l’immerger dans l’eau. « La piscine et le bain sont donc exclus. Par contre, il peut prendre une douche à condition de protéger le bras par un manchon ou du papier cellophane. »

Des exemples d’utilisation de la PICC Line sont la neuroborréliose, les endocardites, les infections de prothèse, les prostatites, …

… Mid Line

Les MID Lines sont insérées au même endroit que les PICCC Lines. Elles sont plus courtes (une dizaine de centimètres) et peuvent être laissées en place jusqu’à un mois. La grande différence avec la PICC Line est qu’elle doit être rincée une fois par jour.

« Pour une antibiothérapie de 5 à 10 jours, la Mid Line constitue une bonne alternative parce qu’elle entraîne quand même moins de complications vu qu’elle ne va pas jusqu’à l’entrée du cœur », relève Simon Lacroix.

Le patient au centre de la décision

Le choix du traitement se fait en fonction du type de traitement, de la durée du traitement et des souhaits du patient. «Prenons l’exemple d’un patient qui doit recevoir des chimiothérapies à domicile. S’il souhaite une PICC Line, il en prendra soin et il y a beaucoup de chances que tout se passe bien. Si par contre, il adore la natation, il vaut mieux opter pour un Port-à-Cath. »

La durée de vie de ces cathéters dépend en effet d’une bonne compliance du patient, d’une bonne pose, mais aussi et surtout d’un bon entretien. «D’où l’importance que les infirmiers à domicile soient bien formés. Nous en avons déjà formé pas mal et sommes toujours disposés à en former. Par ailleurs, nous disposons de toute une équipe pour encadrer ces dispositifs », souligne l’anesthésiste.

Complications limitées

Les complications les plus fréquentes de ces dispositifs sont l’infection et la thrombose veineuse, mais elles restent rares. «Nos taux de complications sont similaires à ceux que l’on trouve dans la littérature (taux de thromboses veineuses : 0,2 à 0,3/1000 jours de cathéter ;  taux d’infections : 0,5 à 2/1000 jours de cathéter) », se félicite Simon Lacroix.

Bref, le seul inconvénient qui subsiste à ce jour est l’aspect financier. «Une antibiothérapie via PICC Line à domicile sera hélas parfois plus onéreuse qu’une antibiothérapie à l’hôpital. Mais dans la plupart des cas, les patients optent quand même pour le confort du domicile quitte à devoir débourser un peu plus », conclut le Dr Lacroix.

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