Infirmière en cheffe dans le service de gastro-entérologie à la Clinique Saint-Luc Bouge, Emilie Demazy a rejoint l’hôpital en 2018. « J’ai commencé le métier d’infirmière voici 17 ans. J’ai notamment travaillé 7 ans en gériatrie et aussi plus tard en neurochirurgie. Parallèlement, j’aime partager mes connaissances et j’ai suivi des formations pour être maitre de formation pratique pour enseigner. » Pour devenir infirmière en cheffe, Emilie Demazy a suivi une formation de cadre de santé : « Notre travail au quotidien est de s’assurer que l’organisation du service se passe bien tant au niveau de la charge du travail qu’au niveau du personnel. Nous essayons que l’organisation soit cohérente avec la charge de travail et qu’il y ait une bonne entente tout en anticipant les conflits potentiels. Le travail en équipe est très important dans notre métier. »

Au chevet du patient, en lien avec le médecin et les autres acteurs de soins, l’infirmière joue un rôle central dans le suivi des soins au quotidien : « Nous avons en charge toute la collaboration avec les médecins (rapport au médecin pour le suivi des patients en collaboration avec les infirmières). Nous sommes là aussi pour gérer les plaintes des patients, pour mieux comprendre ce qui s’est passé : cela peut aussi évidemment être constructif et nous permettre d’améliorer encore nos process. »

La formation continue

Dans un métier comme celui d’infirmière, la formation continue est essentielle : « Le besoin de formation fait partie intégrante de notre métier : être infirmière  ouvre mille portes. Commencer une carrière dans un service, ne nous empêche pas de l’approfondir par la suite dans un autre service. Dans mon rôle, je suis très attentive à repérer les infirmiers ou les infirmières qui ont envie de se former. Nous essayons évidemment d’accéder à leur demande. »

Ce rôle de veille des talents et de transmission, elle l’a toujours très apprécié : « J’ai toujours aimé le suivi des étudiants dans notre métier. L’ayant vécu moi-même en stage, je tiens beaucoup à ce qu’il y ait un accompagnement adapté à chacune et chacun. C’est une responsabilité importante et une transmission essentielle. On forme nos collègues de demain. Nous avons d’ailleurs mis de nombreuses démarches en place pour les étudiants et leur donner envie de faire notre métier qui est passionnant.»

Fière de son métier

Emilie Demazy insiste sur un aspect essentiel selon elle : « Il est important de leur expliquer qu’il faut être fi er de son métier. Il n’est pas assez connu et reconnu. Parfois, nous constatons que les patients ne se rendent pas compte de tout ce qu’implique notre travail au quotidien. Tant qu’ils n’ont pas eu besoin des soins d’une infirmière, ils n’ont pas conscience de ce que cela représente. Une fois malades, ils perçoivent mieux toute l’importance d’un suivi de notre part. » Parfois les situations peuvent être urgentes, tendues… mais elle rappelle qu’il est aussi important que le respect soit mutuel. « Nos responsabilités sont de plus en plus importantes et nous avons aussi besoin de la collaboration des patients dans le rétablissement de leur santé et de leur autonomie. Notre rôle est aussi de pouvoir accompagner les patients en fin de vie et de leur assurer sérénité et une fin de vie sans douleur. »

Être infirmier ne sait pas se résumer en quelques lignes, il faut le vivre pour le comprendre. « Si je devais recommencer, je ferai exactement le même choix car je sais que chaque matin, quand je me lève, ma journée sera faite de partage, de collaboration, de réussite, d’échec, de rire, de pleurs parfois. Mes journées ne se ressemblent jamais. Certes, on rentre parfois fatigué, mais heureuse d’avoir un métier qui a du sens. À une époque, pas si lointaine, on disait que nous faisions partie des métiers ‘essentiels’…. »

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